Vous arrive-t-il parfois de ne pas vous reconnaître dans votre façon d’agir, ou dans vos pensées ? D’avoir le sentiment qu’un diable vous habite ? Moi oui et nombre de mes clients/patients également.

Ils arrivent  perdus, décontenancés ne s’expliquant pas ce qui leur arrive. Après les avoir laissé s’exprimer sur la façon dont ils vivent cette situation, j’aborde  le concept de l’ombre et la lumière.
Cette facette qu’ils ne supportent pas (tristesse, colère, désespoir, jalousie) est une partie d’eux qui ne correspond pas à leur image, à la façon dont ils se perçoivent et ont envie d’être perçus. Il est vrai que nous préférons tous nous montrer sous nos meilleurs aspects ; c’est bien plus satisfaisant d’être gentils, beaux, intelligents, altruistes… Alors quand surgit notre démon intérieur (c’est ainsi que je le nomme) c’est  troublant et destabilisant.
Je suggère alors d’écouter ce que le démon a envie de dire. Après un moment d’incrédulité (« écouter mon démon ? Ca va pas la tête ! ») mon client se prête au jeu et quelque chose se produit car ce qu’il entend est bien souvent riche de sens : il apprivoise peu à peu cette partie méconnue et insupportable !
Le démon, étant entendu, peut alors s’apaiser tranquillement et une cohabitation plus harmonieuse s’instaure.

Nombreux sont les thérapeutes qui ont élaboré une pensée autour de l’ombre et de la lumière ; un concept fondamental et une expérience nécessaire dans tout travail sur soi.
Karlfried Graf Dürckheim a écrit de façon limpide sur ce sujet : « Intégrer l’ombre c’est reconnaître celui que je suis, même dans des aspects qui ne correspondent pas aux idées et aux images que je me fais de moi-même.() La reconnaissance de l’ombre est importante parce qu’elle met en mouvement un travail intérieur qui passe en arrière plan. La reconnaissance de l’ombre permet l’intégration des opposés. Ce qui nous permet, ensuite d’entrer en contact avec cette couche intérieure plus profonde qui se situe au-delà des opposés et qui n’est plus touchée par ce qui nous fait souffrir. » Si ça ce n’est pas un chouette programme !

Photo : Paul Edmondson