N’étant pas une habituée de ce marché, comment choisir un marchand plutôt qu’un autre tant ils sont nombreux ? Me fiant à mon instinct je me dirige vers le plus proche de l’endroit où j’ai garé ma voiture : l’étalage n’est pas le plus beau, les primeurs n’y sont pas bio, mais les prix sont corrects. La jeune fille qui me sert est souriante, je l’observe aller-venir, virevoltant et m’interroge sur ce qui fait qu’à son âge elle travaille au marché. Je me laisse aller à imaginer son quotidien. Lui demandant des fraises, elle me propose des « gariguettes » ou des « mara des bois », et moi je n’en peux plus de ces fraises labellisées dont le goût standardisé me donne l’impression de manger des bonbons déguisés en fruits. Lui demandant quelles sont ses préférées je vois son regard s’illuminer avec gourmandise et dans un souffle elle répond « oh moi mes préférées ce sont les fraises de Dordogne, mais bon vous savez… « . Je n’en saurais pas plus, mais l’expression de son visage et la tonalité de sa voix, elles, m’ont fait savoir immédiatement que j’avais envie de les acheter. Cinq cent grammes plus tard, effectivement ces fraises avaient le goût du regard de la jeune fille ; indescriptible mais si évident. Ca ne passait ni par les mots ni par l’intellect mais juste le ressenti : celui de l’authenticité de sa préférence !
photo : pinterest
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