l y a autant de curieux d'écriture que de personnes qui la pratiquent. Elle est utilisée de diverses manières, pour exprimer, questionner, élaborer, communiquer, jouer, penser, panser… Lorsque je rencontre des amoureux des mots avec qui l'étincelle se produit, nous parlons d'écriture à bâtons rompus.
J'ai choisi d'en inviter certains à partager un peu de leurs secrets d'écriture au travers d'une série de questions qu'ils s'approprient comme bon leur semble.
Lorsque j’ai rencontré Christine Gehin, et qu’elle m’a dit qu’elle écrivait quotidiennement, nous avons oublié durant deux heures les convives du dîner auquel nous étions conviées pour parler à bâtons rompus d'écriture et de processus créatif ces deux sujets qui nous animent constamment.
À quel moment commences-tu à écrire lorsque tu as un projet ?
J'écris immédiatement…dès que j'ai une idée…en fait je suis toujours en train de noter des choses, de faire des listes. Écrire mes pensées me permet de les fixer. Sans la noter, une belle idée risque de s'envoler. Toutes ces notes sont importantes, mais il m'arrive de les laisser dormir pendant des mois si le projet n'est pas encore assez concret. Parfois, quand je les reprends, j'ai de bonnes surprises.
Quelles sont tes habitudes d’écriture au quotidien ?
J'écris dès le réveil mes pages du matin, pratique que j'ai découvert lors d'un atelier de développement de la créativité à Montréal. Ces pages font partie de ma routine et me libèrent de tout ce qui me préoccupe. Mon esprit peut démarrer la journée en paix, sans parasites. Bien entendu, j'y note aussi mes joies et autres réflexions sur ma vie. J'en profite également pour m'encourager ou relativiser par rapport à une problématique. C'est mon moment d'introspection, un peu comme une méditation par l'écrit.
As-tu besoin d’un environnement particulier ? Où t’installes-tu ?
En journée ou soirée, je m'installe sur un coussin dans un coin chez moi. J'aime bien les coins confortables et un peu à part pour écrire, lire ou rêvasser. Dans les lieux publics, je n'arrive pas bien à me concentrer, mais je prends quand même des notes. J'ai toujours un carnet avec moi. Les pages du matin, quant à elles, s'écrivent au lit, l'oeil à peine ouvert.
Quels sont tes rituels d’écriture ?
J'ai plein de cahiers, carnets, et des feuilles volantes de toutes les couleurs. J'adore démarrer un nouveau carnet, j'y colle parfois des images ou des bouts de textes que je collecte. Mes lectures sont pleines de marque-pages pour capter les passages inspirants. Je m'en nourris souvent, de la même façon que j'aime aller écouter des lecteurs talentueux lire à haute voix.
Que fais-tu quand ça ne vient pas ?
Je danse, je chante, je fais surtout autre chose…plus on insiste, moins ça vient. J'essaie de m'inspirer, de voir de l'art, des choses esthétiques, d'écouter des entretiens à la radio. Ou selon les techniques de développement de créativité je vais marcher à grands pas en essayant de me concentrer sur mes sensations, ça libère le cerveau créatif.
Quel est le texte qui t’a procuré le plus de joie à écrire ?
Un petit plaisir récent…un texte que j'ai écrit pour le mariage d'un couple d'amis, un texte drôle et absurde qui a fait rire l'assistance. C'était le but. En général, j'aime écrire des lettres ou des mots d'encouragement aux gens que j'apprécie ou que je veux aider. Ma plus grande joie est de constater que le texte résonne en eux. C'est une femme très étonnante et humaine rencontrée lors d'un voyage dans l'ouest du Canada qui m'a montré la voie…À l'époque, elle m'a adressé ses « Healing stories » avec générosité, et j'ai voulu suivre son exemple.
Enfin, quelle est l'actu que tu as envie de communiquer ?
Je continue d'animer des ateliers de développement de la créativité à Lyon et bientôt je vais lancer mes podcasts audios, c'est un projet que j'ai depuis longtemps…depuis que j'ai fait un peu de chroniques radio. J'aime les nuances de la voix pour faire passer les émotions, c'est très important. Je compte bien y prendre du plaisir et j'espère que mes futurs « auditeurs » apprécieront