Dans la vraie vie ou à l'écran, il y a souvent une boîte de mouchoirs en papier chez les thérapeutes ou les coachs, ça c'est OK mais ce qui me gêne chaque fois c'est lorsque la boîte est tendue vers la personne qui pleure ; c'est comme s'il y avait l'injonction "sèche tes larmes", chuchotée avec compassion mais chuchotée tout de même.
Ma conviction c'est que chacun a la capacité de prendre soin de ses larmes, de choisir combien de temps elles ont besoin de couler parce qu'inévitablement elles se tarissent et qu'à ce moment l'intéressé peut tendre la main vers les mouchoirs !
février 13, 2010
Je partage tout à fait cet avis.
C’est étrange comme cela remonte un vieux souvenir, enfant, lors d’une séance chez le médecin. Je devais être vaccinée. Évidemment, je me suis mise à pleurer (j’étais toute petite) et j’ai cherché un mouchoir, dans une poche, autour de moi, le bureau ? C’est alors que le docteur me lance sèchement « Y’a pas de mouchoir, on ne pleure dans mon cabinet ! ». Gloups…! Mais c’était il y a longtemps, ces médecins là sont à la retraite … au mieux ;o)
Alors, j’adhère « Laissez nous notre liberté de pleurer ».
;o) Merci pour ce joli billet Anna.
février 14, 2010
Contente de te retrouver ici aussi Béatrice. Pas si sûre qu’ils soient tous la retraite ceux qui interdisent de pleurer… ils ne sont pas que dans les cabinets médicaux. Mais ok avec toi pour « La liberté de pleurer » 😉
février 14, 2010
André
Chère Anna,
J’aime beaucoup tes billets du moment, fragments d’instants, sensibles, clins d’œil complices à toi-même (le phare) ou un brin rebelles contre les us et coutumes de ceux qui, peut-être, ont peur de pleurer…
A propos des larmes, en séance, une invitation que j’aime :
« Si vos larmes avaient des mots que diraient-elles ? »
février 15, 2010
Kleenex ou pas, je me suis toujours sentie libre en séance et ne me suis pas gênée. Pas jugées mes larmes, accueillies.
C’est souvent l’aveu de l’impuissance : elles diraient « je ne peux pas, je ne peux plus » mes larmes si elles pouvaient parler. André me fait réfléchir…
février 17, 2010
Je suis aussi pour laisser les larmes couler le temps qu’il faut mais il est parfois bien utile d’avoir un mouchoir pour essuyer le nez qui coule …. ça peut être gênant pour la personne qui pleure d’exposer ainsi devant autrui ce qui lui sort du nez ! ma réponse n’est pas glamour mais c’est ce qui m’est venu en lisant ton billet.
février 17, 2010
@ andré, quelle jolie idée ces mots des larmes. merci.
@ claire, les larmes moi je les vois comme la libération d’une énergie trop longtemps contenue…
@ virginie, les mouchoirs ont leur place dans l’histoire, c’est juste de les tendre à l’autre que je ne trouve pas approprié 😉
février 17, 2010
Pour ma part, je pense que le geste de tendre les mouchoirs peut aussi aider, ça dépend comment il est fait… je me rappelle ce cours d’entretien (trois étudiantes supervisées par un prof, pas évident, chacune son tour dans le rôle de thérapeute ou de cliente, où l’on devait parler de nous-mêmes…), où l’émotion était devenue si forte pour l’une de nous qu’elle s’est mise à pleurer, terriblement gênant devant le prof, et où lui, sans un mot mais avec beaucoup de douceur, lui a tendu des mouchoirs… pas d’injonction dans le geste, mais plutôt une façon de prendre soin des larmes de la personne que ses propres larmes gênent…
février 18, 2010
Personnellement j’ai apprécié d’avoir ces mouchoirs tenus à ma disposition dans leur boîte posée sur le canapé tout près de moi … de cette manière ils sont offerts sans rien dire ou faire !
février 21, 2010
Merci pour ce post Anna qui me fait réfléchir car dans mon cabinet de diététicienne, il arrive que certaines personnes pleurent (tant le rapport à la nourriture est intime, complexe et parfois douloureux) et je leur tends la boite de mouchoirs qui est disponible (trop vite ?), libre à elles d’en prendre un ou pas. Et merci beaucoup à André pour cette jolie phrase « Si vos larmes avaient des mots que diraient-elles ? »
février 26, 2010
Ce billet plein de délicatesse m’évoque la douceur et la poésie de Christian Bobin : « Il y a un don des larmes. Il y a un abîme du monde – et de soi – qui n’est donné que dans les larmes, qui brille au travers d’elles. »