Secrets d'écriture avec Emilie Devienne

ll y a autant de curieux d'écriture que de personnes qui la pratiquent. Elle est utilisée de diverses manières, pour exprimer, questionner, élaborer, communiquer, jouer, penser, panser… Lorsque je rencontre des amoureux des mots avec qui l'étincelle se produit, nous parlons d'écriture à bâtons rompus.
J'ai choisi d'en inviter certains à partager un peu de leurs secrets d'écriture au travers d'une série de questions qu'ils s'approprient comme bon leur semble.
Cette fois c'est ma consoeur Emilie Devienne, coach, qui s'est prêtée au jeu des questions et réponses. Avec elle l'étincelle s'est produite lorsque nous nous sommes raconté nos désirs d'une écriture populaire, faisant fi de la littérature et des grands auteurs pour tout simplement faire rêver nos lecteurs avec des histoires qui emportent !

À quel moment commences-tu à écrire lorsque tu as un projet ?
Tout d’abord, en dehors de toute courtoisie d’usage, je tiens à te remercier, chère Anna, de m’inviter sur ton blog par le biais de ta rubrique des « Secrets d’écriture ». Te remercier, car les questions auxquelles tu nous invites à répondre m’ont offert l’occasion de réfléchir à nouveau sur mon engagement dans l’écriture, voir ce qui avait bougé, voir à quoi j’aspire.

EmilieDevienneP1060923Maintenant, ma première réponse : je commence à écrire quand je ne peux plus contenir le flot d’idées, de liens et d’éléments en relation avec mon sujet. Quand je me dis : « C’est bon, tu peux y aller, c’est le moment. » Et cela varie selon les thèmes. Par exemple, quand j’ai écrit « Femme sans être mère » qu’a publié Robert Laffont, en fait je portais le sujet en moi depuis une bonne dizaine d’années et un jour, l’heure est venue. Et puis, pour un livre comme « 50 lois des femmes qui réussissent », il a suffi qu’un éditeur (L’Archipel) me confie le sujet pour que je me dise : « Donc, on te voit légitime pour plancher sur ce sujet. Et là, tout a déboulé dans ma tête, mes recherches se sont enchaînées sans problème et le manuscrit a été remis dans l’année. »

Quelles sont tes habitudes d’écriture au quotidien ?
Elles tiennent en un mot : la discipline. Ecrire, pour moi, c’est autant un bonheur (même s’il est douloureux souvent de ne pas trouver le mot précis, la tournure exacte…) qu’une pratique qui requiert de la rigueur. Donc, tous les jours, je me force à bloquer deux heures dans mon agenda pour écrire, qu’il pleuve qu’il vente qu’il neige !! Quand je suis portée par une bonne énergie et que mon emploi du temps me le permet, je prolonge. Là, ce sont des moments bénis des Dieux !

As-tu besoin d’un environnement particulier ? Où t’installes-tu ?
Sans doute en raison d’une première vie de journaliste, je peux écrire à peu près partout et dans toutes les conditions !! Cependant, dans l’idéal, je préfère écrire au calme, sans musique, sans bruit, aux petites heures du matin. Même si ça fait très cliché, je dois aussi rendre hommage à mes deux chats, Urbain et Rosalie, qui s’allongent sur ma table de travail et soutiennent le moral des troupes !

Urbainphoto

Quels sont tes rituels d’écriture ?
Je ne pense pas en avoir…. Enfin, si ! Comme je l’écrivais au début de ta chronique, tu m’as sympathiquement amenée à m’interroger sur ma relation à l’acte d’écrire. Et je me suis ainsi rendu compte que oui, j’avais finalement des rituels. Ils varient selon le type d’ouvrage que je prépare. Par exemple, pour des livres dynamiques, pratiques, comme ceux que j’ai publiés notamment chez Eyrolles dans la collection « 50 exercices pour… », je choisis plutôt une pièce lumineuse, le début de l’après-midi et avant je vais faire un peu de sport pour être en bonne forme. Et puis, pour des textes plus posés ou aux ambitions plus intimes, je préfère méditer avant de me lancer, comme actuellement pour un récit que je prépare, allumer une bougie que je place à droite de mon ordinateur (les chats s’installent toujours sur ma gauche, là où il y a le plus de papiers ou de documents sur lesquels ils adorent s’étendre !).

Que fais-tu quand ça ne vient pas ?
Je râle, je peste, je me dis que je suis nulle et puis… je reprends, quitte à tout effacer le lendemain. Enfin, je n’ai jamais été aussi radicale. En relisant, je trouve toujours une ou deux phrases qui méritent d’être gardées ou au moins, retravaillées. Une chose est certaine : le rendez-vous avec l’écriture, même s’il est contrarié, doit persister. Parfois, pour libérer ma plume, j’écris à mon ordinateur ou à un personnage ce qui me bloque, ce qui m’énerve.

Quel est le texte qui t’a procuré le plus de joie à écrire ?
En fait, chaque fois que j’entreprends un nouveau projet, c’est LE texte qui me procure le plus de joie parce qu’il est porteur d’espoirs. Celui de rencontrer un lectorat, celui que mon éditrice m’aime (bon, vulnérabilité avouée n’est-elle pas déjà pardonnée !!), celui de porter plus loin le sujet auquel je crois et que je vais passer des mois à défendre.

Enfin, quelle est l'actu que tu as envie de communiquer ?
Juste avant la fin 2012 est paru chez Eyrolles : « 50 exercices pour rater sa thérapie ». Un livre second degré sur un sujet pourtant sérieux. Dans le sillage de la saint-Valentin, va paraître chez Larousse : « Trouver – enfin – l’homme idéal », là encore, un livre décalé qui malgré ce ton, transmettra de vraies convictions à ses lectrices.

Et enfin : J’ai posté le manuscrit d’un roman qui, je l’espère fébrilement, va trouver preneur.
Sans oublier ce récit plus personnel auquel je faisais allusion plus haut et qui, je pense,  compte tenu de son exploration, permettra à nombre de femmes de trouver aussi des réponses relatives à leur histoire personnelle. A suivre…

zp8497586rq
janvier 2013 0